pectoral Inca en or formé de 410 plaques carrées et 32 circulaires
pectoral Inca en or formé de 410 plaques carrées et 32 circulaires

 

 

En 2010, s'est tenue à la Pinacothèque de Paris une exposition magnifique intitulée "l'Or des Incas" et j'ai eu l'opportunité de m'y rendre.

Cette civilisation m'a toujours interpellée et j'ai eu envie de vous faire partager mon intérêt pour ce peuple et son rapport à l'Or illustré de photos qui sont souvent plus parlantes qu'un long discours

Allez, je vous emmène en voyage dans le pays andin mais d'abord un court rappel sur l'histoire de la civilisation Inca.

 

Histoire de la civilisation Inca

 

C'est une civilisation andine précolombienne qui apparaît au début du XIIIème siècle à Cuzco dans le Pérou actuel. Cette civilisation a dominé les Andes pendant 1 siècle (1400-1533). Lorsqu'ils s'installent dans la région de Cuzco, 10 civilisations s'y sont déjà succédées, les Incas sont donc les héritiers de traditions élaborées pendant plus de 3000 ans.

Selon les légendes le premier empereur Inca nommé Manco Capac ( Capac signifie "le suprême" en langue Inca ) est sorti d'une caverne ( ou du lac Titicaca , ou des forêts amazoniennes  selon certains historiens ) accompagné de sa sœur-épouse Mama Oclio, il est envoyé par le dieu Viracocha, le dieu créateur, pour apporter aux hommes la civilisation et la connaissance après un grand déluge qui a tout dévasté. Au cours du périple mené pour la recherche d'un lieu propice à la création d'une civilisation, une terre promise en quelque sorte, il  découvre le bassin de Cuzco où coulent 2 rivières. Il lance sa baguette d'Or qui, en retombant, se plante dans la terre et s'enracine, apparaît alors un arc en ciel à l'horizon. Leur quête est terminée, ils ont trouvé l'endroit qui leur était promis : c'est Cuzco ( qui veut dire "nombril" en langue quechua ) où ils fondent la première ville inca. Suivant les recommandations de Viracocha, Manco Capac apprend aux hommes l'agriculture et l'artisanat, Mama Oclio, elle, apprend aux femmes l'art du tissage.

 

Manco Capac et Mama Oclio-1533- Dessin de Waman Puma de Ayala.
Manco Capac et Mama Oclio-1533- Dessin de Waman Puma de Ayala.

 

Lorsque les Incas s'installent dans la vallée de Cuzco, elle est déjà habitée par plusieurs tribus dont 2 d'entre elles forment une confédération ce sont les Quechuas et les Maras. Les Incas adhèrent à la confédération en se chargeant des fonctions militaires, fonctions subalternes, alors que les Quechuas et les Maras conservent le pouvoir politique et religieux.

Au XIVème siècle, sous le règne d'Inca Roca, après plusieurs générations, les Incas provoquent une insurrection et s'emparent de tous les pouvoirs.

En 1438, après une victoire sur la tribu des Chancas, le Prince Yupanqui prend le pouvoir et se fait proclamer empereur sous le nom de Pachacutec ( qui signifie " transformateur" ) c'est le début d'une expansion très rapide de l'empire Inca : il s'étend du lac Titicaca à la mer.

Son fils Tupac Yupanqui et enfin son petit fils Huayana Capac continuent leurs conquêtes et repoussent les frontières de l'empire Inca du Chili au sud jusqu'à la Colombie au nord.

Au XVIème siècle l'empire Inca est alors à son apogée.

 

empire Inca au XVIème siècle
empire Inca au XVIème siècle

 

 

 

C'est aussi au XVIème siècle, en 1532, qu'environ 170 Conquistadors débarquent et arrivent dans l'empire Inca, attirés par les richesses d'or et d'argent dont ils ont entendu parler en Amazonie. Ils sont ébahis devant les temples recouverts d'or et les représentations grandeur nature d'épis de maïs ou de lamas, de vigognes en or, ce qui ne fait qu'attiser leur convoitise.

"Les barbus" comme les appellent les Incas, ont des armes à feu, un canon, des armures, 26 chevaux et une stratégie : ils divisent pour mieux conquérir en montant les tribus locales annexées contre les Incas.

Pizarro capture l'empereur Atahualpa qui lui promet une montagne de métal précieux en échange de sa liberté. Pizarro accepte la rançon de 9 tonnes d'or et 60 d'argent mais fait exécuter Atahualpa en 1533. Les Incas tenteront plusieurs soulèvements sans succès.

Les conquistadors vont ensuite piller l'empire Inca et la plus grande partie de l'or sera fondu et ramené en Espagne.

C'est la fin de l'empire Inca mais aussi des Incas qui seront décimés soit par les armes lors d'affrontements soit par les maladies telles que la variole, le typhus, la diphtérie et la rougeole amenées par "les barbus"

 

mort d'Atahualpa-1533, Dessin de Waman Puma de Ayala.
mort d'Atahualpa-1533, Dessin de Waman Puma de Ayala.

 

 

L'Or et les Incas

 

Pour ce chapitre, je me suis servie des nombreuses notes que j'avais prises lors de la visite de l'exposition "l'Or des Incas" à la Pinacothèque de Paris, exposition très riche qui permettait de mieux comprendre la relation des Incas avec l'Or.

 

"L'Eldorado" qui signifie en espagnol "le doré", "qui est d'or" et "Ce n'est pas le Pérou", voici des expressions qui remontent aux Conquistadors et qui démontrent toute la richesse du territoire Inca.

Les Incas sont d'excellents orfèvres mais ils ont surtout consolidé les techniques ancestrales de soudures, placages, martelages, ciselures des tribus qu'ils ont soumises comme les Chimi ou les Mochicas. Ils ont un autre avantage c'est la présence sur leur territoire de nombreuses mines d'Or et de rivières aurifères.

Pour les Incas l'Or n'a aucune valeur marchande, il a une grande valeur symbolique. l'Or est lié à la religion, l'Or est "la sueur du dieu Soleil", la divinité la plus importante du monde Inca.

L'Or fait le lien entre les trois mondes Incas : le monde du ciel, celui des hommes et le monde souterrain des ancêtres défunts. L'empereur Inca est considéré comme la réincarnation humaine du dieu Soleil et il est donc recouvert d'Or de même que ses palais, ses jardins, les temples mais aussi les prêtres et les nobles ou les guerriers remarquables qui l'entourent.

L'Or est donc un symbole religieux mais aussi un attribut du pouvoir et de la classe sociale.

 

L'empereur a donc des vêtements d'apparat recouvert d'Or, des bracelets, des pectoraux ... de même que l'élite qu'il distinguait en leur offrant ces bijoux en reconnaissance d'un acte de bravoure ou en remerciement d'une mission bien remplie.

 

 

attributs de l'Inca- Pinacothèque
attributs de l'Inca- Pinacothèque

 

attributs de l'Inca- Pinacothèque
attributs de l'Inca- Pinacothèque

 

attributs de l'Inca- Pinacothèque
attributs de l'Inca- Pinacothèque

 

 

Les prêtres, l'élite et "l'Inca" c'est à dire l'empereur arborent le plus souvent un ornement nasal qui, placé devant la bouche, confère un caractère sacré à la parole

 

ornement nasal-Pinacothèque
ornement nasal-Pinacothèque

 

 

ornement nasal-Pinacothèque
ornement nasal-Pinacothèque

 

 

Les Incas ne connaissaient pas l'écriture mais s'exprimaient avec le tissage par exemple. 

Ce poncho brodé en laine de lama ou de vigogne sur une toile de coton nous renseigne sur les cérémonies Incas. Les personnages sont colorés avec une alternance des couleurs qui peuvent évoquer les rythme d'une musique. Ils suivent un chemin peut-être initiatique, ils sont vêtus de tuniques et tiennent des bâtons de commandement à la main, sur leur ceinture on peut discerner des têtes de trophées, ils portent des coiffes décorées d'un panache de plumes et ont le visage soit masqué soit peint.

 

Poncho en laine de lamas ou de vigogne -Pinacothèque
Poncho en laine de lamas ou de vigogne -Pinacothèque

 

détail Poncho en laine de lamas ou de vigogne -Pinacothèque
détail Poncho en laine de lamas ou de vigogne -Pinacothèque

 

détail Poncho en laine de lamas ou de vigogne -Pinacothèque
détail Poncho en laine de lamas ou de vigogne -Pinacothèque

 

Les espagnols, on l'a vu, ont fondu l'or des Incas mais ils s’intéressaient peu à la poterie et ces poteries sont, pour nous, des témoignages précieux telle cette bouteille d'origine Mochica qui est en fait le portrait d'un personnage important. Il était d'usage de se faire représenter sur des céramiques lorsqu'on appartenait à une classe favorisée. On peut noter l'aspect serein mais déterminé du personnage, sa coiffe ornée de 2 oiseaux et ses anneaux d'oreilles signe de sa classe sociale

 

céramique Mochica -Pinacothèque
céramique Mochica -Pinacothèque

 

Les objets usuels et sacrés appartenant à "l'Inca" ou aux prêtres sont aussi en métal précieux telle cette spatule à chaux qui servait à préparer une pâte destinée à être mastiquée. Cette pâte était obtenue en mélangeant la chaux et des feuilles de coca qui était une plante sacrée, elle permettait de combattre le mal des montagnes et de nombreux problèmes de santé car elle était stimulante. On peut voir sur cette spatule un singe, c'est lui qui selon la croyance Inca, est l'inventeur de cette technique grâce aux pouvoirs donnés par le soleil et un oiseau qui est en communication avec le monde d'en haut, celui des esprits. Les yeux sont en chrysocolle, pierre qui symbolise la communication.

 

spatule à chaux-Pinacothèque
spatule à chaux-Pinacothèque

 

Autres parures communes à tous les notables Incas : les anneaux ou disques d'oreille qui sont une marque de distinction sociale, une récompense pour les actes et les bienfaits dispensés. Les lobes des oreilles étaient distendus afin d'y insérer ces ornements et plus le personnage était important plus les bijoux étaient grands. Les anneaux présentés à la Pinacothèque ont un décor crénelé qui symbolise les montagnes et l'incrustation de chrysocolle qui se trouve au centre représente soit le ciel soit l'eau.

 

anneau d'oreille-Pinacothèque
anneau d'oreille-Pinacothèque

 

autre ornement d'oreille en or. La taille des ornements d'oreille marquait l'importance sociale

 

ornement d'oreille-Pinacothèque
ornement d'oreille-Pinacothèque

 

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Chez les Incas, les sacrifices humains ont existé et ont été confirmé par les différentes fouilles archéologiques. Les prêtres se chargeaient de la cérémonie en sacrifiant soit des soldats vaincus pour remercier les dieux de l'issue favorable du combat soit des personnes de rang élevé pour demander une grâce ou apaiser un dieu, comme la jeune Juanita et les 2 enfants, drogués et alcoolisés, sacrifiés à 6300 mètres d'altitude pour calmer le volcan Llullaillaco ou pour attirer sa bienveillance

 

momie de Juanita retrouvée sur le volcan LLullaillaco- Wikidédia
momie de Juanita retrouvée sur le volcan Llullaillaco-Wikipedia

 

Pour les sacrifices sanglants les prêtres avaient besoin de coupes cérémonielles soit en terre, en céramique, en argent ou en or. Souvent les coupes avaient un pied pour l'élévation et représentaient un animal avec lequel le prêtre faisait corps et s'identifiait grâce aux boissons hallucinogènes contenant de la Mescaline tirée du cactus San Pedro . Elles servaient donc soit à recevoir les boissons sacrées soit à récupérer le sang des sacrifiés.

Ici la coupe cérémonielle représente un rapace ce qui permettait au chaman de s'identifier à cet oiseau et ainsi de profiter de sa vision nocturne pour rentrer en relation avec le monde des esprits et de sa capacité à tuer ses proies pour pouvoir aller au bout du sacrifice.

 

coupe cérémonielle-Pinacothèque
coupe cérémonielle-Pinacothèque

 

Certains contenants en céramique avaient plutôt la forme de bouteille comme le modèle qui suit sur lequel est représenté un guerrier tuant un ennemi et dans laquelle la présence de sang a été confirmé par les analyses biologiques

 

vase cérémoniel-Pinacothèque
vase cérémoniel-Pinacothèque

 

détail vase cérémoniel-Pinacothèque
détail vase cérémoniel-Pinacothèque

 

Les Incas utilisent aussi des bols cérémoniels, la photo suivante en montre un exemple qui servait à demander l'abondance. Il est en or et en argent.

Le sacrifice était sensé créer un équilibre entre les contraires complémentaires, entre le lever du soleil à l'est et le 4ème croissant de lune à l'ouest. La divinité prenait les traits du soleil et de la lune, elle représentait le sacrifice du soleil et de la lune en échange d'une promesse d'abondance.

La Lune était, pour les Incas, la sœur et l'épouse du Soleil et était associée à l'argent. Les Incas appelaient l'argent les larmes de la Lune.

La lune était associée au côté gauche, à la féminité et à la fécondité alors que le Soleil était associé au côté droit et au genre masculin

Le calendrier était régi par un couple anthropomorphe  formé par le Soleil et la Lune qui régulait les saisons mais aussi la hiérarchie de la société et la vie quotidienne.

Cette dualité de l'Or et de l'Argent fait référence au Soleil, l'or, et à la Lune, l'argent, elle renvoyait à la division et à la représentation du masculin et du féminin.

 

bol cérémoniel Inca-Pinacothèque
bol cérémoniel Inca-Pinacothèque

 

Qui dit sacrifice, dit couteau sacrificiel appelé Tumi . En voici en exemple en or.

La partie tranchante ayant la forme d'une demie lune est ciselée d'un personnage mythique accroupi jouant d'un instrument comme pour annoncer au dieu l'imminence du sacrifice. Le pourtour est décoré d'un motif de vague car le sang est considéré, comme l'eau, source de vie.

Le sacrifice était l'acte le plus important de la vie religieuse. Les sacrifices étaient pratiqués pour chaque fête et chaque grand événement de la société. Au cours des rites funéraires accompagnant des personnages importants, les prêtres sacrifiaient un ou plusieurs membres de leur famille. L'égorgement ou la décapitation était le moment le plus sacré de la cérémonie précédent l'offrande.

 

couteau sacrificiel-Pinacothèque
couteau sacrificiel-Pinacothèque

 

détail couteau sacrificiel-Pinacothèque
détail couteau sacrificiel-Pinacothèque

 

Les gobelets Incas sont soit en bois soit en métal précieux, or et argent, en fonction de leur utilisation votive. Ce ne sont pas des objets usuels.

Ils étaient des éléments fondamentaux des rituels mortuaires et surtout du rituel destiné à honorer le Soleil, ou la Terre Mère Ils accompagnaient "l'Inca" dans toutes les situations importantes où, selon la symbolique, il avait besoin d'être en union avec le Soleil, son père.

Ces gobelets servaient à boire de la Chicha, ( ak'a en langue Quechua qui signifie "liqueur" ) alcool obtenu à base de maïs fermenté, par exemple avant de commencer une bataille, aux fêtes d'équinoxe, aux semailles, aux récoltes ou pour recommander un défunt et lui permettre d'atteindre de royaume des ancêtres, se rapprochant ainsi des dieux. Ces fêtes rythmaient la vie religieuse des Incas

Le gobelet en or ci-dessous représente le Dieu au bâton qui tend son bâton aux humains pour les assurer de ses bienfaits.. Le Dieu est coiffé de plumes, messagères des esprits, il a des yeux de félin lui assurant un regard clairvoyant. Sur son bandeau on voit des formes géométriques évoquant les vagues et les montagnes. Le décor est rehaussé de chrysocolle, ce qui lui apporte une préciosité exceptionnelle.

 

gobelet en or au Dieu bâton-Pinacothèque
gobelet en or au Dieu bâton-Pinacothèque

 

autre exemple de gobelet votif en argent cette fois, l'argent est, on le sait, lié à la féminité mais il y a aussi une représentation divine masculine. Cet objet renvoie donc à la dualité et à l'équilibre sacré.

 

 

 

Certains gobelets précieux deviennent des timbales-portrait quand on les retourne passant ainsi de l'objet votif à la sculpture.... une fois vidés !

Sur ces gobelets le guerrier est représenté avec des crocs et des yeux de félin, il devient homme-jaguar, il est coiffé d'un casque circulaire, et il a été mis en évidence des traces de cinabre rouge autour de la bouche. Le cinabre est un pigment carmin qui symbolise la vie éternelle et le sang.

 

gobelet-sculpture . Pinacothèque
gobelet-sculpture . Pinacothèque

 

autre gobelet-sculpture

 

gobelet-sculpture . Pinacothèque
gobelet-sculpture . Pinacothèque

 

Lors des cérémonies et des sacrifices, les prêtres, les chamans arboraient des tenues dédiées avec pectoral, colliers, bracelets et coiffes. 

Sur leur pectoral étaient fixées des sonnailles contenant un élément sonore. Ces instruments rythmaient les danses, les incantations et les déplacements ritueliques. 

Ces sonnailles représentent un hibou. Le hibou permettait à l'officiant de se transformer en animal à la vision nocturne et en lecteur du monde des ancêtres.

 

 

sonnailles hibou-Pinacothèque
sonnailles hibou-Pinacothèque

 

 

Revenons aux attributs du pouvoir, la couronne confère à celui qui la porte pouvoir et devoir. Chez les Incas, elle n'est pas seulement réservée au souverain mais elle est aussi portée par les nobles, les guerriers, les prêtres et les chamans.

Les plumes mettent en relation avec le monde d'en haut, les Incas croyaient que les couleurs vives des plumes étaient dues au fait que les oiseaux s'étaient baignés dans des arcs en ciel.

Sur la photo suivante, elles ont malheureusement disparues mais imaginez les émergeant de la couronne en panache coloré ....

 

attributs du pouvoir-Pinacothèque
attributs du pouvoir-Pinacothèque

 

autre type de couronne

 

couronne inca-Pinacothèque
couronne inca-Pinacothèque

 

 Tous les bijoux ne revêtaient pas un caractère sacré ou rituelique, certains étaient seulement des parures. Les souverains, prêtres, chamans et notables ou guerriers remarquables pouvaient les porter. Ce sont des bijoux précieux tels que des colliers, des bracelets, des ornements frontaux, des boucles d'oreille ...

Les parures étaient aussi bien portées par les hommes que par les femmes.

Le collier suivant est formé de 2 rangs de perles en or stylisées

collier inca-Pinacothèque
collier inca-Pinacothèque

 

Les Incas pouvaient porter des boucles d'oreilles précieuses comme celles ci-dessous représentant une colombe

 

boucle d'oreille inca-Pinacothèque
boucle d'oreille inca-Pinacothèque

 

Utilisés uniquement par les hommes, les ornements frontaux étaient portés lors de cérémonies mais ils étaient aussi arborés comme parure en tant qu'éléments montrant les attributs sociaux.

Voici plusieurs exemples d'ornements frontaux en or avec leurs plumes stylisées également en or.

 

ornement frontal inca-Pinacothèque
ornement frontal inca-Pinacothèque

 

ornement frontal inca-Pinacothèque
ornement frontal inca-Pinacothèque

 

ornement frontal inca-Pinacothèque
ornement frontal inca-Pinacothèque

 

ornement frontal inca-Pinacothèque
ornement frontal inca-Pinacothèque

 

 

ornement frontal inca-Pinacothèque
ornement frontal inca-Pinacothèque

 

Certaines parures n'étaient pas en or mais faites à base d'un coquillage le Spondylus Princeps Le spondylus princeps est aussi appelé huître épineuse. Sa couleur rouge, sa rareté, et sa présence côtière en firent un élément précieux et symbolique, une sorte de sang de la mer.

Comme ce splendide pectoral créé en dévotion aux divinités de la mer. Chaque perle a été taillée, percée, et polie. La couleur rouge symbolise la vie, en le portant la personne s'approprie la force vitale des divinités marines. Ces parures en coquillages n'étaient pas réservées aux populations côtières, on en a retrouvé chez les peuples de la montagne et de la forêt.

 

pectoral et spondylus princeps-Pinacothèque
pectoral et spondylus princeps-Pinacothèque

 

On a vu que les Conquistadors ont fondu en lingot tous les objets magnifiques en or qu'ils ont pu trouver. Seuls les parures cachées ou déposées dans les sépultures ont pu parvenir jusqu'à nous. Pour vous donner un exemple en 1991, on a découvert dans les sépultures et les pyramides 1 tonne d'objets en métal précieux dont 80% en or.

Tous les personnages furent enterrés avec de nombreux objets tels que leurs attributs sociaux, leurs parures mais aussi des objets plus usuels comme des bouteilles, des gobelets, ...

 

On pouvait trouver dans ces tombes des coupes en céramiques

 

coupe céramique inca-Pinacotèque
coupe céramique inca-Pinacotèque

 

Dans une tombe a trouvé aussi un magnifique canard en or. qui a échappé à la fonderie espagnole.  Pour les civilisations Incas, l'être humain, la nature et l'esprit sont inséparables et leur interaction est constante. Tout est sacré. L'homme ne se sent pas propriétaire de la nature  Les animaux, les plantes, les pierres, les fleurs, les fleuves et même la pluie font partie de son être. Le ciel et le monde deviennent un code qu'il faut lire et comprendre. Cet objet précieux mais usuel en est la preuve.

 

canard e or inca-Pinacothèque
canard e or inca-Pinacothèque

 

on y trouvait aussi de nombreux récipients et bouteilles anthropomorphes en céramique

 

bouteille anthropomorphe inca- Pinacothèque
bouteille anthropomorphe inca- Pinacothèque

 

bouteille anthropomorphe inca- Pinacothèque
bouteille anthropomorphe inca- Pinacothèque

 

 Les sépultures contenaient aussi des têtes-amulettes comme cette tête de félin symbole de l'inframonde, de l'interaction entre ce monde souterrain et le monde du dessus. Il était aussi pourvoyeur de nourriture pour le défunt.

 

tête-amulette de félin-Pinacothèque
tête-amulette de félin-Pinacothèque

 

Des statuettes votives ou représentant la fonction du défunt ont aussi été mises à jour telle cette statuette en bois recouverte d'argent. C'est une oeuvre sacrée, le notable représenté sur cette figurine tient dans ses mains un gobelet cérémoniel, il a des disques d'oreille, un pectoral,  un tablier et des guêtres décorées. Il a les yeux immenses de ceux qui lisent dans l'au-delà, 

 

figurine en argent-Pinacothèque
figurine en argent-Pinacothèque

 

Dans les tombes on a trouvé aussi d'étranges "colliers" avec des fils de coton sur lesquels il y avait des nœuds à distance irrégulière. Ce sont des Quipu ou quipo ( qui signifie "noeud" et "compte" en langue inca ).

En réalité, les Incas ne possédant pas l'écriture, ils se servaient de ces brins de coton de couleurs différentes pour consigner les événements, les faits historiques et comptabiliser la population par exemple.  La position des nœuds et leur regroupement permettait de lire facilement les éléments consignés. Il servait aussi d'instrument mnémotechnique pour l'histoire et les faits marquants. Cependant personne n'ayant pris la peine de se faire expliquer le fonctionnement de ces quipos, plus aucune lecture n'a été possible après la disparition des derniers incas.

 

Quipo-Pinacothèque
Quipo-Pinacothèque

 

Le défunt était enseveli avec toutes ses parures et bijoux personnels  dont voici quelques beaux exemples

 

parure inca-Pinacothèque
parure inca-Pinacothèque

 

parure inca-Pinacothèque
parure inca-Pinacothèque

 

parure inca-Pinacothèque
parure inca-Pinacothèque

 

Alors avec tous ses attributs, ses objets familiers et ses parures, le défunt peut passer sereinement vers l'inframonde et côtoyer les dieux.

 

 

Enfin la momie . .

La momie des notables était vêtue et le plus souvent le visage était recouvert d'un masque funéraire en or mais parfois ces masques étaient déposés auprès du défunt.

Quand ils étaient disposés sur la momie, ils représentaient les traits du défunt stylisés avec ses attributs,  nasal et d'oreilles, comme celui ci-dessous .

masque funéraire inca-Pinacothèque
masque funéraire inca-Pinacothèque

 

Lorsqu'ils étaient déposés dans les tombes, les masques portaient une symbolique prononcée comme le masque qui suit. Les yeux sont immenses, puissants, renforcés par l'incrustation de pierre ce qui confère à ce masque la clairvoyance, la lecture d'un autre monde, le moment de transe ou l'homme est en transformation ...

 

masque funéraire inca-Pinacothèque
masque funéraire inca-Pinacothèque

 

 

Les défunts de l'aristocratie Inca étaient enterrés assis, entourés de trousseaux composés, comme je l'ai déjà dit, de couronnes, de masques d'or mais ils avaient aussi des bras et des mains postiches en or qui le plus souvent tenaient une coupe cérémonielle. Ces gants étaient décorés, couverts de symboles illustrant la foi du personnage. Sur les bandes latérales on peut voir des motifs de vagues et d'oiseaux marins. Ces gants étaient placés sur la momie et la position particulière des pouces est due au fait qu'ils tenaient un gobelet d'or que l'on peut voir à ses côtés.

 

masque et gants de momie Inca-Pinacothèque
masque et gants de momie Inca-Pinacothèque

 

détail du masque Inca-Pinacothèque
détail du masque Inca-Pinacothèque

 

détail des gants d'or-Pinacothèque
détail des gants d'or-Pinacothèque

 

Dans la culture Inca, la mort contraignait l'âme à rester loin du corps. Mais la vie de cette âme continuait, il était donc impératif que le corps soit conservé afin d'éviter que l'âme ne soit obligée d'errer parmi les vivants causant frayeurs et désordre.

Le décès faisait partie de la métamorphose continue des choses et des êtres. suivant les lieux, les processus de momification étaient différents. Dans les lieux sablonneux, secs et riches en silicium, la momification se faisait naturellement. Dans les zones de montagnes ou de fortes précipitations, les corps, après préparation, étaient déposés dans des sarcophages, souvent dans des grottes sans humidité.

La momie éviscérée et embaumée était enveloppée de plusieurs couches de tissu attachées par des cordelettes et des rubans de toile décorée. Cet ensemble se nomme "le fardeau funéraire". 

Dans le sarcophage et autour, étaient déposés des objets de valeur et des objets utiles pour accompagner le défunt dans l'au-delà.

La vénération des ancêtres était un élément très important dans les rituels funéraires, on continuait d'honorer les morts par des offrandes et des rituels. Fréquemment on plaçait un bâton à la verticale pour mettre en communication le monde souterrain avec le monde terrestre.

Pour les Incas, l'âme devait surmonter un certain nombre d'épreuves. Ces épreuves permettaient d'atteindre le lieu d'origine de la vie. Pour les gens de la côte ce lieu se trouvait sur une île lointaine entouré le brouillard, pour les cultures des hauts plateaux c'était un monde de prés verdoyants et fleuris.

 

momie Inca-Pinacothèque
momie Inca-Pinacothèque

 

J'espère vous avoir intéressé et vous avoir apporté un regard nouveau sur le monde des Incas toujours aussi fascinant et mystérieux.

 

 

 

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